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Ainsi va le monde

Entre l’État-prévoyance et le dieu du ciel, le réchauffement

Posted by batum sur mars 3, 2009

bukavu3Prévisions météorologiques ? Réchauffement climatique ? Connaît pas. Cette réponse d’un Burundais B.C.B.G. est plus significative d’un état d’esprit ou d’une résignation que de la méconnaissance face à l’épineuse question du réchauffement que vit son continent. 

En effet, qu’apporte le temps -beau ou mauvais- à une population dont l’activité principale se résume dans la recherche perpétuelle des bonnes conditions de vie? A quoi sert de parler de météorologie, d’évoquer le réchauffement, à une personne confrontée aux questions liées à la pauvreté, à l’insuffisance alimentaire, à l’égalité des sexes et/ou  l’autonomisation des femmes, à la réduction de la mortalité infantile, au combat contre le VIH/sida ?  Aussi bien au Burundi qu’ailleurs en Afrique noire, on prend la question de temps avec philosophie. C’est dans la composante  « naturiste » des religions du continent.  Si l’on entend par là que l’homme vénère les puissances qui se révèlent à travers des éléments de la nature que sont la terre, le soleil, le ciel, la lune, la foudre, l’eau, le feu, les rochers ou les arbres. Mauvais ou  beau temps ?

 

Notre interlocuteur est on ne peut plus précis: « Les temps sont des symboles et des manifestations directes de la puissance divine.  Quand rien ne va au sud, on se déplace vers l’Ouest ou l’Est à la recherche du symbole qui arrange le plus ».  Un quidam Congolais (qui se méfie comme d’une guigne du temps qu’il va faire) confirme: « Cela a toujours été comme ça. Par mauvais temps, ceux qui le peuvent sont condamnés à partir, à défaut de rester, de résister pour survivre. » Des prises de position insaisissables et confuses pour un Occidental dont l’oeil est en permanence rivé sur ce que réserve le ciel. Vive la météo.

L’Occidental, savamment outillé, applique depuis la nuit des temps, l’adage « mieux vaut prévenir que guérir ». L’Africain, lui, sans moyens matériels, invoque les aïlleux et prie le ciel,  en attendant ce qu’on lui propose. Or donc, il est faux de prétendre que l’Africain se désintéresse des scénarios catastrophiques du réchauffement climatique et n’a pas l’oeil ouvert sur son écosystème. Cela ne lui paraît pas être une priorité et il n’a, tout simplement pas, les mêmes méthodes qu’un européen, pour l’exprimer.  

Réchauffement climatique ? Une question  globale à laquelle personne n’a, à ce jour, répondu favorablement. Où l’Occidental et l’Africain se rejoignent, c’est la reconnaissance de la gravité d’une situation née d’un schéma simple:  le rayonnement solaire absorbé par la terre, les océans ; l’atmosphère qui transforme une partie de l’énergie lumineuse en rayonnements infrarouges (chaleur) et renvoient ceux-ci vers l’espace. La chaleur  émise est absorbée par les nuages et certains gaz contenus dans l’air. Ces gaz sont, à leur tour,  renvoyés vers la surface terrestre et réchauffent les basses couches de l’atmosphère. C’est l’effet de serre. Bien qu’indispensable, il devient dangereux au contact d’une teneur en gaz carbonique à la hausse. L’augmentation des activités humaines (pétrole, charbon, déforestation) n’a jamais autant été  mise en cause par des scientifiques et des gouvernants désarmés. Entre le dieu du ciel et la météo, à chacun sa méthode…

Cikuru Batumike

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